Son parcours

Né à Marseille il y a 64 ans, Philippe Masure est ingénieur géologue et docteur ès sciences. Marié à une Albertvilloise depuis 37 ans, il a deux grands enfants. Il est actuellement professeur associé à l'université de Savoie où il dirige l’Institut de la Montagne, mais il est aussi expert international en gestion de l’environnement et des risques au BRGM (Service Géologique Français). Il est membre du conseil scientifique de l’Institut Français de l’Environnement (ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables) et plus près de nous, de celui des Réserves Naturelles de Haute-Savoie.

L’aménagement urbain et la prévention des catastrophes, il connaît bien puisqu’il faisait déjà de la planification environnementale dans les années 70 à La Paz en Bolivie, à 4 000 m d’altitude, dans une vallée des Andes particulièrement instable. Cette passion pour l’aménagement durable, la protection de l’environnement et la sécurité dans les grandes villes, il l’a toujours gardée. On fait appel à son expertise à l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques à Paris, à la Commission de Bruxelles, comme aux Nations-Unies. Ces dernières années, il est intervenu sur la prévention du risque sismique à Alger, appelé par la coopération japonaise, comme dans les grandes villes de la communauté andine (Caracas, Bogota, Quito, Lima, La Paz toujours), à Izmir et à Istanbul en Turquie, à Nice ou à Mulhouse plus près de chez nous... C’est dans ce contexte qu’il a pris conscience de l’importance des approches interdisciplinaires, de l’écoute des savoirs locaux, de l’adaptation nécessaire des solutions techniques aux réalités sociales et culturelles de chaque lieu. Processus participatifs, écoute, concertation, négociation, l’ingénieur a dû s’ouvrir peu à peu à la sociologie, à la communication et à la médiation. On retrouve ce souci de décloisonnement dans l'Institut de la Montagne qu’il dirige à Savoie-Technolac dans le cadre d’une collaboration entre l’université, les départements Savoyards et la Région.

Et Albertville dans tout ça ? Philippe Masure y a vécu à la fin des années 60 pour préparer sa thèse chez EDF et accompagner les aménagements hydro-électriques de l’époque. C’est là qu’il s’est marié en 1970… pour partir immédiatement avec sa femme en coopération au Maroc. Une vie riche mais exigeante de nomades partagée entre la France, l’Amérique latine et l’Europe… avec des retours réguliers à Albertville pour se ressourcer avec leurs enfants. C’est dire leur plaisir lorsqu’ils peuvent se fixer dans les Hauts de Conflans il y a une dizaine d’années. Travail au Bourget du Lac, expertises fréquentes en France et à l’étranger, Philippe Masure a eu peu de temps à consacrer à notre ville qu’il apprécie pour l’accueil de ses habitants, sa qualité de vie et pour sa situation au carrefour d’espaces montagnards d’une richesse exceptionnelle.

Il a toujours ce regard neuf des grands voyageurs qui le conduit à se poser des questions sur l’identité et l’image de cette ville olympique qui s’est émoussée, sur l’avenir décalé du bassin albertvillois dans un département savoyard particulièrement dynamique. Rien n’est perdu, mais un sursaut est nécessaire, autour d’une vision et d’un projet ambitieux pour l’avenir. Ce projet, il aide à le construire depuis plusieurs mois au côté de nombreux Albertvillois de toutes origines en créant une véritable intelligence collective. A l’esprit partisan, il préfère de beaucoup la diversité et le savoir faire ensemble. S’il n’est inscrit à aucun parti, cela ne l’empêche pas de préciser sans équivoque son attachement aux valeurs de la gauche. Il prendra sa retraite fin mars 2008. Enfin du temps libre pour contribuer à un nouvel élan citoyen pour Albertville.

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